Georges Braque. Le pois­son noir

Eric Sa­tie (1866-1925), Pré­lude en ta­pis­se­rie
Pas­cal Ro­gé, piano 

Georges Braque (1882-1963)
Le pois­son noir (1942)
Mu­sée na­tio­nal d’art mo­derne, Paris

Cloî­tré dans son ate­lier pen­dant toute la du­rée de la guerre, Braque se consacre au thème des In­té­rieurs avec un re­tour en force du noir qui donne une im­pres­sion de dé­pouille­ment et de sé­vé­ri­té. La guerre est pour Georges Braque sy­no­nyme d’aus­té­ri­té et d’ac­ca­ble­ment. À ce mo­ment-là, il n’y a guère de place pour l’é­mu­la­tion dans la vie de Braque : ni concours, ni dis­cus­sion, ni tra­vail en com­mun. 1942 est une an­née par­ti­cu­liè­re­ment fé­conde pour le peintre qui com­mence plu­sieurs toiles sur le thème de la mu­sique, réa­lise en­core quelques des­sins de femme et de nom­breuses na­tures mortes re­prend le pas : Deux pois­sons dans un plat avec une cruche, 1939-1941, inau­gure une sé­rie de pois­sons sur fond noir, dont le ta­bleau ci des­sus  Les Pois­sons noirs est une autre exemple. Ces in­té­rieurs rap­pellent que l’ar­tiste s’est « cloî­tré » chez lui pen­dant toute la du­rée de la guerreSes toiles les plus si­gni­fi­ca­tives ont pour su­jets des ob­jets de la vie quo­ti­dienne, ob­jets dé­ri­soires, utiles à la sur­vie, ou à la nour­ri­ture ra­tion­née.
Fran­cis Rousseau