Marc Cha­gall. Le frap­pe­ment du rocher

Oli­vier Mes­siaen (1908-1992), La Source de Vie,
Que tou­jours mon cœur ait soif de toi, ô fon­taine de vie, source de l’é­ter­nelle lu­mière ! (St Bo­na­ven­ture)
Jen­ni­fer Bate, orgue, Église de la Sainte-Tri­ni­té, Paris 

Marc Cha­gall (1887-1985)
Le frap­pe­ment du ro­cher (1960-1966)
Mu­sée Marc Cha­gall, Nice 

Nb 20, 2-11
2 Comme il n’y avait pas d’eau pour la com­mu­nau­té, ils se ras­sem­blèrent contre Moïse et Aa­ron. 3 Le peuple cher­cha que­relle à Moïse, en di­sant : « Ah ! si seule­ment nous avions ex­pi­ré, quand nos frères ont ex­pi­ré de­vant le Sei­gneur ! 4 Pour­quoi avoir ame­né l’assemblée du Sei­gneur dans ce dé­sert où nous al­lons mou­rir, nous et nos bêtes ? 5 Pour­quoi nous avoir fait mon­ter d’Égypte, et nous avoir ame­nés dans ce lieu de mal­heur où l’on ne peut rien se­mer, où il n’y a ni fi­guiers, ni vignes, ni gre­na­diers, et même pas d’eau à boire !» 6 Moïse et Aa­ron quit­tèrent l’assemblée et se ren­dirent à l’entrée de la tente de la Ren­contre. Ils tom­bèrent face contre terre, et la gloire du Sei­gneur leur ap­pa­rut. 7 Le Sei­gneur par­la à Moïse. Il dit : 8 « Prends ton bâ­ton de chef et, avec ton frère Aa­ron, ras­semble la com­mu­nau­té. Puis, sous leurs yeux, vous par­le­rez au ro­cher, et il don­ne­ra son eau. Pour eux tu fe­ras jaillir l’eau du ro­cher, et tu fe­ras boire la com­mu­nau­té et ses bêtes. » 9 Comme il en avait re­çu l’ordre, Moïse prit le bâ­ton qui était pla­cé de­vant le Sei­gneur. 10 Moïse et Aa­ron réunirent l’assemblée en face du ro­cher, et Moïse leur dit : « Écou­tez donc, re­belles. Est-ce que nous pou­vons faire jaillir de l’eau pour vous de ce ro­cher ?» 11 Moïse le­va la main et, de son bâ­ton, il frap­pa le ro­cher par deux fois : l’eau jaillit en abon­dance, et la com­mu­nau­té put boire et abreu­ver ses bêtes.
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La com­po­si­tion cir­cu­laire est sou­li­gnée de taches de cou­leurs qui dé­ter­minent des es­paces vi­suels. Le dé­ca­lage entre le des­sin, la cou­leur et les tons de brun sombre, à peine éclai­rés par quelques éclats de jaune, sou­ligne le sort tra­gique de Moïse, fi­gure mo­nu­men­tale et so­li­taire au centre du ta­bleau, en butte à la co­lère des Hé­breux per­dus dans le dé­sert et sou­mis à la faim et la soif. La pré­sence di­vine, ma­ni­fes­tée par le rayon­ne­ment fan­tas­tique du so­leil der­rière Moïse, per­met le mi­racle de l’eau qui s’écoule en abon­dance vers une foule en liesse.