Georges de La Tour. Les larmes de saint Pierre

Fran­cis Pou­lenc (1899-1963), Tris­tis est ani­ma mea
Groupe Vo­cal de France, dir. John Alldis

Georges de la Tour (1593 – 1652)
Les larmes de saint Pierre (1645)
Mu­seum of art, Cleveland

Le ca­drage est très ser­ré : saint Pierre oc­cupe presque tout l’es­pace du ta­bleau, il est à l’é­troit, comme pri­son­nier de l’an­goisse qui le sert. Georges de La Tour in­siste sur son dé­nue­ment. Ir­ving La­vin voit aus­si dans ce coq une ca­ri­ca­ture de saint Pierre : tous les deux de pro­fil, ils ont la même forme de tête. saint Pierre est as­si­mi­lé à l’­homme pé­cheur, le coq ayant une conno­ta­tion très négative.

Son re­gard, qui sort du ta­bleau, semble fixer quelque chose de sur­na­tu­rel que le peintre ma­té­ria­lise par une douce clar­té. Cette lu­mière est sur­na­tu­relle, c’est celle de la mi­sé­ri­corde de Dieu : pour avoir avoué et re­gret­té sa faute, Pierre se­ra pardonné.

Tris­tis est ani­ma mea usque ad mor­tem,
Sus­ti­nete hic et vi­gi­late me­cum.
Nunc vi­de­bi­tis tur­bam, quae cir­cum­da­bit me.
Vos fu­gam ca­pie­tis,
Et ego va­dam im­mo­la­ri pro vobis.

Ecce ap­pro­pin­quat ho­ra, et Fi­lius Ho­mi­nis
Tra­de­tur in ma­nus pec­ca­to­rum.
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Mon âme est triste jus­qu’à la mort.
De­meu­rez ici et veillez avec moi.
Alors vous ver­rez la foule qui vien­dra me prendre,
vous pren­drez la fuite,
et je m’en irai me faire im­mo­ler pour vous.

Voi­ci, l’­heure ap­proche, et le Fils de l’­Homme
se­ra re­mis entre les mains des pécheurs.