Fer­nand Lé­ger. Na­ture morte au compotier

Eric Sa­tie (1866-1925), So­na­tine bu­reau­cra­tique
Pas­cal Ro­gé, piano 

Fer­nand Lé­ger (1881-1955)
Na­ture morte au com­po­tier (1923)
Mu­sée des Beaux-Arts, Bordeaux 

Au dé­but des an­nées 1920, Fer­nand Lé­ger dé­clare : « Le ta­bleau doit per­son­ni­fier le mou­ve­ment et la vie dans toute sa puis­sance. Tout doit être terne au­tour de lui. » Après l’exceptionnelle ten­sion de la pé­riode « mé­ca­nique » et de « la ville », Lé­ger re­tourne, vers 1920, dans sa Nor­man­die na­tale. Il se consacre alors aux na­tures mortes, aux pay­sages et entre dans une pé­riode dite « des ob­jets dans l’espace ».

Na­ture morte au com­po­tier est un vé­ri­table puzzle de formes géo­mé­triques aux cou­leurs vives. Il est dif­fi­cile de com­prendre au pre­mier re­gard l’organisation des formes dans l’espace, tant notre œil est ame­né à se dé­pla­cer entre les angles, les ar­ron­dis, les pas­sages rec­ti­lignes ou si­nueux. La toile as­semble des sur­faces planes pu­re­ment abs­traites avec des ob­jets évo­quant le vo­lume : poires, cy­lindre en forme de che­mi­née de pa­que­bot, pe­tite sphère, am­phore. À la gauche du ta­bleau, une al­ter­nance de formes noires et blanches évoque un ri­deau. Elle ins­talle une am­bi­guï­té : y a-t-il un avant et un ar­rière à la toile ?