Em­ma­nuel Kant. L’a­mour du prochain

Em­ma­nuel Kant (1724-1804)
Gra­vure (1859)
dans Meyers Konversations-Lexikon 


L’a­mour est une af­faire de sen­ti­ment et non de vo­lon­té, et je ne peux pas ai­mer parce que je le veux, en­core moins parce que je le dois (être mis dans la né­ces­si­té d’ai­mer). Il s’en­suit qu’un de­voir d’ai­mer est un non-sens.

Lorsque l’on dit : tu ai­me­ras ton pro­chain comme toi-même, ce­la ne si­gni­fie pas : tu dois l’ai­mer im­mé­dia­te­ment (c’est-à-dire d’a­bord) et grâce à cet amour (donc en­suite) lui faire du bien, mais : fais du bien à ton pro­chain et cette bien­veillance éveille­ra en toi l’a­mour des hommes (comme ha­bi­tude du pen­chant à la bien­fai­sance en général).

Em­ma­nuel Kant (1724-1804), Mé­ta­phy­sique des mœurs. Doc­trine de la ver­tu
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