
Saint Grégoire de Nysse
Église saint Joachim et sainte Anne (1314)
Studenica (Serbie)
Il y a en toi, dans une certaine mesure, une aptitude à voir Dieu. Dieu, en effet, a imprimé dans ta constitution les images des biens de sa propre nature, à la manière dont on imprime une cire quand on la grave.
Mais le mal a parfois rendu ce bien inutilisable pour toi en le cachant sous des voiles souillés. Par conséquent, si tu effaces de nouveau, par une vie soigneuse, la souillure qui s’est fixée sur ton cœur, la beauté divine resplendira à nouveau en toi.
De même qu’il est naturel pour le fer libéré de la rouille par une pierre ponce de quitter la noirceur qui le recouvrait peu de temps auparavant et de refléter les rayons du soleil qui l’atteignent et brillent de mille feux, de même aussi l’homme intérieur, que le Seigneur appelle cœur, une fois débarrassé de la rouille qui tachait sa beauté, retrouve la ressemblance avec l’Archétype [le Christ, nouvel Adam, à l’image de qui l’homme a été créé] et devient bon, car ce qui est semblable au Bon est nécessairement bon.
Celui qui se regarde voit dès lors en lui-même Celui qu’il désire. Ayant le cœur pur, il devient bienheureux, parce qu’il contemple dans l’image l’Archétype.
Grégoire de Nysse (~335-394), Sur les Béatitudes, VIe homélie
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