
Dans le milieu ethnique palestinien, pour désigner le balancement de droite et de gauche du récitateur, on utilise le mot joug, car il y a analogie gestuelle, entre le bœuf qui se balance sous le joug en ruminant et le récitateur qui se balance en récitant. Pour désigner le balancement de bas en haut, d’avant en arrière, on utilise le mot fardeau, car il y a analogie gestuelle, entre celui qui soulève une charge et le récitateur qui « soulève » sa récitation. Le Joug désigne donc, dans le milieu palestinien, le geste de la récitation qui se balance de droite à gauche et de gauche à droite.
Comme cette récitation palestinienne est essentiellement celle de la Torah on parlera donc du joug de la Torah. L’invitation à réciter la Torah est une invitation à prendre le Joug.
L’enseignement de Jésus a de la densité, mais il n’écrase pas. Il libère. « Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Mt 11, 28-30
28 Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.
29 Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur,
et vous trouverez le repos pour votre âme.
30 Oui, mon joug est facile à porter,
et mon fardeau, léger.
Marcel Jousse (1886-1961), > L’anthropologie du geste, texte
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