Rem­brandt. As­cen­sion du Seigneur

Gio­van­ni Pier­lui­gi da Pa­les­tri­na (~1525-1594), Vi­ri ga­li­laei, Mo­tet
En­semble Vo­cal Eu­ro­péen De La Cha­pelle Royale, dir. Phi­lipe Herreweghe

Rem­brandt (1606-1669)
As­cen­sion du Sei­gneur (1636)
Alte Pi­na­ko­thek, Munich

Plei­ne­ment Dieu et plei­ne­ment homme, le Christ re­joint le Père sous les yeux des apôtres. « L’Ascension » de Rem­brandt, peinte en 1636, nous in­vite à la mé­di­ta­tion de ce mys­tère : Jé­sus em­por­té avec son corps dans la lu­mière du Ciel.

Les dis­ciples semblent plon­gés dans la nuit, comme dans un grand vide. Et pour­tant, ils sa­vaient qu’il par­ti­rait, Jé­sus les y avaient pré­pa­rés : « Mais moi, vous ne m’aurez pas tou­jours. » (Ac 1, 9) Oui, ils le sa­vaient, mais, après la dou­leur de la Pas­sion, ils L’avaient vu re­ve­nir, res­sus­ci­té, le jour de la Pâque. Alors, pour­quoi ne res­te­rait-Il pas avec eux, conti­nuer à les en­sei­gner ? Leurs sen­ti­ments sont mê­lés, car, si leur sur­prise est grande, pa­raît aus­si la peur, peur de res­ter seuls, à nou­veau, dans ce noir ab­so­lu et l’émerveillement de­vant cet évé­ne­ment incroyable.

En blanc, le dis­ciple ai­mé
Il est dif­fi­cile de sa­voir qui, dans le cercle des apôtres, a été re­pré­sen­té. Il semble néan­moins que saint Jean, le dis­ciple que Jé­sus ai­mait, puisse être re­con­nu sous les traits ju­vé­niles de l’homme vê­tu de blanc.

Le Christ tourne les yeux vers le Créa­teur, Es­prit saint re­pré­sen­té sous la forme d’une co­lombe, nim­bée de ce ha­lo lu­mi­neux, source vi­vi­fiante qui rayonne jusque sur la terre. La fi­gure du Père n’est pas mon­trée. Une se­conde source de lu­mière pro­vient de Jé­sus lui-même, éclai­rant les vi­sages et les re­gards tour­nés lui. Son vê­te­ment est blanc, cou­leur de la Ré­sur­rec­tion et du bap­tême, cou­leur aus­si des temps li­tur­giques de fête.

La joie du Ciel
«Sous leurs re­gards, il s’éleva, et une nuée le dé­ro­ba à leurs yeux. » (Ac 1, 9) Rem­brandt donne à cette nuée la forme d’un nuage sou­te­nu par un groupe de ché­ru­bins, pe­tits anges nus aux ailes co­lo­rées, joie du Ciel, tan­dis que d’autres se cachent dans la lu­mière cé­leste pour ac­cueillir leur di­vin maître.

Sur la terre en­té­né­brée, le peintre ne nous donne rien à voir, nous lais­sant seule­ment de­vi­ner la sil­houette d’un pal­mier qui unit le ciel et la terre. Maigre dé­cor de la scène où l’essentiel n’est pas dans le pay­sage, mais dans une créa­tion nou­velle, puisque la terre que nous voyons ici « in­forme et vide », va ac­cueillir à nou­veau Jé­sus : « Ce Jé­sus qui été en­le­vé au ciel d’auprès de vous, vien­dra de la même ma­nière que vous l’avez vu s’en al­ler vers le ciel. » (Ac 1, 9) Mal­gré l’inquiétude ex­pri­mée par les dis­ciples, la Pen­te­côte est proche.

Il entre dans la gloire
Le Christ entre dans la gloire, les apôtres en sont té­moins. Étienne le dé­cla­re­ra : « Voi­ci que je contemple les cieux ou­verts et le Fils de l’homme de­bout à la droite de Dieu. » (Ac 7, 56)
© Ale­teia

Ac 1
Vi­ri Ga­li­laei, quid sta­tis as­pi­cientes in coe­lum ?
Hic Je­sus, qui as­sump­tus est a vo­bis in coe­lum,
sic ve­niet, que­mad­mo­dum vi­dis­tis eum eun­tem in coe­lum. Alleluja.

As­cen­dit Deus in ju­bi­la­tione,
et Do­mi­nus in voce tu­bae. Al­le­lu­ja.
Do­mi­nus in coe­lo pa­ra­vit se­dem suam. Al­le­lu­ja.
___

11 Ga­li­léens, pour­quoi res­tez-vous là à re­gar­der vers le ciel ?
Ce Jé­sus d’auprès de vous, a été en­le­vé au ciel.
Il vien­dra de la même ma­nière. Alleluia !

Dieu s’est éle­vé par­mi les chants joyeux
et le Sei­gneur est mon­té au son de la trom­pette. Al­le­luia !
Le Sei­gneur au ciel a pré­pa­ré son trône. Alelluia !