
The Queen Mother et A.-M. Trechslin
• 17 juillet 1927 naissance à Milan
• 1963 prix de la ville de Nashville (Tennessee)
• 1969 maison Meilland, obtention de la rose Anne-Marie Trechslin
• 1987 prix Paul Haupt pour ses illustrations botaniques
• 2000 illustration d’une Bible
• 2001 donation d’œuvres et création d’un vélin pour le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris
• 2002 exposition Roses et Camélias, à la Bibliothèque du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris
• 28 juin 2007 décès à Berne

Anne-Marie Trechslin, fille d’un père suisse et d’une mère italienne, compte parmi ses aïeux une grand-mère grecque et une arrière-grand-mère autrichienne. La génétique a établi l’influence indéniable, soit positive soit négative, des ascendants proches et lointains ; cette loi s’applique à toutes les créatures vivantes, aux plantes et aux hommes. Cette hérédité favorable s’est affinée et développée durant les années vécues à Paris et en Suisse, à l’École des Beaux-Arts de Berne, au cours des séjours en Italie et en Angleterre et tout au long des voyages à la découverte de la flore tropicale.

Cette artiste au goût délicat est devenue célèbre grâce à ses aquarelles de fleurs et d’oiseaux. Un penchant particulier pour les roses d’antan l’a portée à peindre ces joyaux avec un art suprême ; la reproduction fidèle de la fleur fait l’enchantement du botaniste, alors que la présentation harmonieuse transforme en œuvre d’art le chef-d’œuvre de la nature.
Anne-Marie Trechslin commence sa carrière artistique dans un bureau de publicité, où elle apprend à allier la promptitude du trait à une très grande rigueur. C’est une expérience enrichissante qui facilite ses débuts dans l’illustration d’œuvres spécialisées où figurent ses aquarelles de fleurs, portraits fidèles ou exaltation de la beauté de la nature. Ainsi naissent des compositions, des bouquets vivants de fraîcheur, de couleur et de vie, où la précision des détails émerveille le connaisseur.
Une série de livres dédiés aux roses, aux plantes bulbeuses et vivaces, aux arbres et arbustes sont édités par la maison Silva de Zurich : les aquarelles d’Anne-Marie Trechslin en font des livres d’art. Parmi toutes les fleurs, c’est la rose que l’artiste a le plus souvent peinte, de la simple églantine aux majestueuses roses d’aujourd’hui ; et c’est aussi la rose qui lui a valu honneurs et marques de reconnaissance. En 1963, lors du Congrès International de la Rose, le maire de Nashville, capitale du Tenessee, lui offre les clefs de la ville. L’artiste est ensuite présentée à deux reines - La reine Fabiola de Belgique accepte des mains d’Anne-Marie Treschlin l’aquarelle de la rose Pascali, variété belge qui a reçu le plus grand nombre de prix dans les concours internationaux - La reine mère d’Angleterre reçoit l’artiste et lui exprime ses compliments pour la luminosité et la beauté de Queen Elisabeth Rose.
D’autres récompenses suivent, tels Toscanini, Maria Callas et la Princesse Grace de Monaco dont des roses portent le nom, Anne-Marie Trechslin aura aussi la sienne : la maison Meilland lui fait hommage d’une variété inédite, la plus belle et la plus parfumée de l’année 1969.
Ses tableaux sont exposés à Berne, Rome, Florence, Pérouse et Malte. Le prix Cavallino d’Oro lui est conféré à Venise pour ses séries de timbres de fleurs, de fruits et d’oiseaux, émissions philatéliques très appréciées de la Confédération helvétique et de San Marino.

Enrichissement des collections
Par le don qu’elle a fait le 26 octobre 2000 à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’Histoire naturelle de quarante aquarelles de roses, Anne-Marie Trechslin a contribué à enrichir les collections précieuses de cet établissement.
Ses œuvres ont pris place à côté de celles d’autres artistes du passé au nom prestigieux qui, comme elle, ont eu le mérite et la grâce de transcrire pour la postérité la beauté de la nature.
Elle n’en était pas à son premier geste généreux envers la bibliothèque du Muséum, ayant déjà pris soin que lui soit donné le monumental ouvrage consacré aux Roses d’antan, publié en 1975.
Afin de permettre à Anne-Marie Trechslin de montrer les multiples facettes de son talent, le Muséum lui a commandé à la fin de l’année 2000 un vélin de la fleur qui a toujours eu sa faveur, la rose. Et quel meilleur choix que de faire entrer dans la collection des vélins la rose créée par la maison Meilland en 1969, la rose Anne-Marie Trechslin.
Monique Ducreux
Directrice de la Bibliothèque centrale
Muséum national d’Histoire naturelle de Paris
Pascale Heurtel
Conservatrice de la Bibliothèque centrale