
Géraldine Muhlmann, agrégée de philosophie et de science politique
> Les Belles Lettres
Le travail de recueil de « faits », par une subjectivité soucieuse de les transmettre à d’autres subjectivités, ne renverrait à aucune histoire riche de sens ? Sait-on seulement tout ce qu’a apporté, sur ce sujet, la naissance du journalisme moderne dans la deuxième moitié du XIXe siècle ? La notion de « fait » est cruciale pour notre vie collective. Y renoncer, à l’heure où menace, déjà, le « deep fake » rendu possible par l’intelligence artificielle, c’est accélérer, la virtualisation du monde. Celle-ci est en cours. Il ne faut pas s’y résoudre.
Géraldine Muhlmann, agrégée de philosophie et de science politique, ancienne élève de l’École Normale Supérieure, est professeure à l’Université Paris-Panthéon-Assas. Elle est l’auteure de Du journalisme en démocratie (Klincksieck, 2017), d’Une histoire du journalisme XIXe-XXe siècle (Seuil, coll « Points », 2007) et de La Liberté d’expression (Dalloz, 2015).