
Tamburi, Gueule de lion,
boîte réservée aux dénonciations, XVIe s.
Inscription :
« Dénonciations secrètes contre toute personne
qui dissimule des faveurs ou des services,
ou qui cherche à cacher ses vrais revenus »
Palais des Doges, Venise
L’Union postale universelle à Berne (UPU) rappelle que, dans la République de Florence, existait l’exécrable coutume de placer dans les églises des boîtes en bois fermées, munies d’une ouverture, qui servaient à recueillir les dénonciations anonymes.
Ces boîtes portaient le nom de tamburi. Les clefs des boîtes étaient en la possession des membres du gouvernement, qui retiraient de temps en temps les dénonciations anonymes pour y donner la suite qu’elles comportaient.
Il va de soi que l’usage des tamburi produisait un scandale révoltant et cette institution, qui était destinée primitivement à sauvegarder la liberté des bourgeois de la République, avait assez souvent des résultats opposés.
Dans ces redoutables tamburi, nous devons voir, selon l’Union postale universelle, les premiers commencements de notre inoffensive boîte aux lettres actuelle, que la poste a empruntée à la justice pour des desseins pacifiques de communication.
___
« Dire la vérité constitue un devoir qui doit être considéré comme la base de tous les devoirs qui sont à fonder sur un contrat, et dont la loi, si on y tolère ne serait-ce que la plus petite exception, est rendue chancelante et vaine. »
Emmanuel Kant (1724-1804), Sur un prétendu droit de mentir par humanité
Mais il y a manière et manière. Les propos doivent être documentés, signés et suivre une voie officielle, sinon il y a le risque de devenir un indic, dont voici quelques synonymes peu reluisants : une balance, un cafteur, un cousin, un délateur, une donneuse, un mouchard, et ce dans la société civile et aussi, malheureusement, en Église.