Pie­ter Brue­ghel l’A. Com­bat de Car­na­val et Carême

Jo­hann Her­mann Schein (1586-1630), Al­le­mande
En­semble Le Ban­quet du Roy 1

Pie­ter Brue­ghel l’Ancien (1525-1569)
Com­bat de Car­na­val et Ca­rême (1559)
Kampf zwi­schen Fa­sching und Fas­ten
Kuns­this­to­risches Mu­seum, Wien 

Le Com­bat de Car­na­val et Ca­rême re­pré­sente une lutte (fes­tive et sym­bo­lique) tra­di­tion­nelle de l’é­poque, où deux chars et deux per­son­nages étaient char­gés d’in­car­ner le contraste entre deux thèmes : le mar­di gras (Car­na­val, c’est-à-dire « adieu à la viande ») et le mer­cre­di des Cendres (Ca­rême, où seule la consom­ma­tion de pois­son était au­to­ri­sée). Ces deux dé­fi­lés ri­vaux de­vaient fi­na­le­ment s’af­fron­ter : le ta­bleau dé­peint le mo­ment où ils vont croi­ser leurs lances res­pec­tives, sur une place du mar­ché très animée.

De ma­nière plus sym­bo­lique, le ta­bleau peut se com­prendre comme le par­tage de la so­cié­té vil­la­geoise fla­mande entre deux ten­ta­tions dis­tinctes : la vie tour­née vers le plai­sir dont le centre est l’au­berge si­tuée à gauche du ta­bleau ; l’ob­ser­vance re­li­gieuse - dont le centre est l’é­glise à droite du ta­bleau, mais aus­si entre deux re­li­gions s’op­po­sant en 1559 : le pro­tes­tan­tisme, qui fait fi du Ca­rême, et le ca­tho­li­cisme, qui le res­pecte. Il faut néan­moins no­ter que la « confron­ta­tion » entre les deux dé­fi­lés de chars est dé­nuée de toute agres­si­vi­té. Il s’a­git da­van­tage ici du res­pect des temps re­li­gieux : Car­na­val semble lais­ser place à Ca­rême comme les fes­ti­vi­tés liées à la cé­lé­bra­tion du Car­na­val laissent place à celles liées au Ca­rême dans le dé­rou­le­ment de l’an­née. (Wi­ki­pé­dia)

La vie de la communauté

Les com­merces sont va­riés : en plus de l’au­berge, une mar­chande de ra­meaux, une mar­chande de gaufres, des mar­chandes de poissons.

Des femmes net­toient leurs mai­sons pour Pâques. Des in­va­lides dis­cutent. Des adultes et des en­fants jouent.

Op­po­si­tion

Brue­gel re­pré­sente le contraste entre Car­na­val et Ca­rême sous la forme d’un tour­noi mé­dié­val. La joute a lieu entre in­gré­dients gras et ali­ments maigres ; entre un homme gros, as­sis sur un bar­rique de vin et bran­dis­sant une broche gar­nie de viande, et une femme vieille et maigre, aux traits ti­rés, pla­cée sur un char qui com­porte une nour­ri­ture plus aus­tère. L’un comme l’autre sont sui­vis d’un cor­tège qui est à leur image. Un moine et une nonne tirent le char de Ca­rême, coif­fé d’une ruche, sym­bole de l’Église catholique.

Cô­té Au­berge : beu­ve­rie, fête, per­son­nages ivres, achat de gaufres, re­pré­sen­ta­tion de farces bur­lesques, jeux de hasard.

Cô­té Église : dis­tri­bu­tion des au­mônes, achat de pois­son, de ra­meaux bé­nis, fi­dèles al­lant vers l’église pour vé­né­rer la sainte croix, fi­dèles sor­tant de la messe avec leurs sièges.
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1 Be­noît Tain­tu­rier, cor­net à bou­quin
Yan­nick Le­bos­sé, gui­terne
Em­ma­nuel Vi­gne­ron, dul­ciane
Oli­vier Gladho­fer, bom­barde
Adrien Re­bois­son, cha­lé­mie
Be­noît Le­comte, riqq