Jé­rôme Bosch. Jean l’Évangéliste à Patmos

Gré­go­rien, Glo­ria de la messe de Pâques, Ab­baye de Ligugé 

Jé­rôme Bosch (1450-1516)
Saint Jean l’Évangéliste à Pat­mos (1485)
Staat­liche Mu­seen, Berlin 

L’œuvre re­pré­sente un épi­sode de la vie de saint Jean l’Évangéliste. Ce­lui-ci s’est exi­lé à Pat­mos, se­lon la tra­di­tion pour échap­per à la per­sé­cu­tion de Do­mi­tien (bien que les his­to­riens re­mettent en cause cette ex­pli­ca­tion). Ce se­rait en tout cas à Pat­mos que l’a­pôtre au­rait eu la ré­vé­la­tion de l’A­po­ca­lypse après avoir eu une ap­pa­ri­tion du Christ. Jé­rôme Bosch illustre ici la vi­sion de Jean, et la ré­dac­tion du livre de la Révélation. 

Saint Jean l’É­van­gé­liste est as­sis sur une col­line au pre­mier plan du ta­bleau. Il tient un livre ou­vert dans sa main gauche et une plume dans sa main droite. De­puis la col­line, la vue s’é­tend sur un pay­sage flu­vial qui rap­pelle le Rhin, mais qui est cen­sé être l’île de Pat­mos, où Jean a re­çu la ré­vé­la­tion de l’A­po­ca­lypse. Un ange pointe vers le ciel, où la Femme de l’A­po­ca­lypse est ap­pa­rue. L’oi­seau en bas à gauche est un fau­con - une ré­fé­rence à l’a­ni­mal sym­bo­lique de l’é­van­gé­liste, l’aigle. L’oi­seau garde les ou­tils d’é­cri­ture de son maître, qu’un dé­mon tente de dérober. 

Le ver­so du ta­bleau re­pré­sente un cercle gris sur un fond sombre.

Au centre un pé­li­can nour­rit ses petits. 

Tout au­tour, la Pas­sion du Christ. De gauche à droite, la prière dans le jar­din des Oli­viers, l’ar­res­ta­tion de Jé­sus, Jé­sus de­vant Pi­late, la fla­gel­la­tion (dans un bâ­ti­ment exo­tique avec un dôme en forme de bulbe), le cou­ron­ne­ment d’é­pines (dans un autre bâ­ti­ment cy­lin­drique), le che­min du Cal­vaire, la cru­ci­fixion et la mise au tombeau.

On sup­pose que Saint Jean l’Évangéliste à Pat­mos était une aile la­té­rale d’un trip­tyque per­du, à en ju­ger par la di­rec­tion du re­gard de Jean et le ver­so du tableau.