Gé­rard Bre­gnard (1920-2003). Dans l’in­fi­ni du rêve

Né­bu­leuse vue de près (1979)
Col­lec­tion pri­vée, © Fran­zis­ka Riedo

L’ange ton­nerre (1987)
Col­lec­tion pri­vée, © Fran­zis­ka Riedo

Jar­din vo­lant (1988)
Col­lec­tion pri­vée, © Fran­zis­ka Riedo

El Ca­bal­le­ro (1989)
Col­lec­tion pri­vée, © Fran­zis­ka Riedo

Jouer avec des formes am­bi­guës, des cou­leurs sym­bo­liques au­tant qu’avec des titres mi­nu­tieu­se­ment choi­sis semble pour Gé­rard Bre­gnard une dé­lec­ta­tion sans fin.

Son ima­gi­naire pro­digue fait dé­li­rer le pin­ceau en sa main ex­perte. Le be­soin d’invention per­ma­nente de cet es­prit fan­tasque et sa vir­tuo­si­té re­mar­quable dans le do­maine du des­sin ont en­gen­dré un art in­ac­cou­tu­mé, dé­sin­volte, fa­bu­leu­se­ment libre.
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Bio­gra­phie

Ori­gi­naire de Bon­fol (JU), Gé­rard Bre­gnard, peintre et sculp­teur, est né le 8 dé­cembre 1920 à Fon­te­nais, dans le can­ton du Jura. 

Son père, pas­sion­né par tout ce qui touche à la vie, à l’ordre uni­ver­sel, exerce sur lui une in­fluence pro­fonde et du­rable. Sa mère contri­bue par son es­prit ti­mo­ré à sor­tir de la norme ce fils unique en li­mi­tant ses contacts avec l’extérieur.

• A par­tir de 1934, Gé­rard Bre­gnard gagne sa vie suc­ces­si­ve­ment en tant que com­mis de phar­ma­cie du­rant sept ans, puis comme aide-jar­di­nier, ou­vrier dans une fa­brique de chaus­sures, dans une fa­brique d’­huile, de vi­naigre et de mou­tarde et en­fin, dix-huit ans du­rant, à l’é­tam­page d’une fa­brique de boîtes de montres. Il se­ra ma­nœuvre du­rant 28 ans.
• En 1948, il dé­cide d’être peintre pro­fes­sion­nel et se donne deux ans pour y par­ve­nir. Il lui en fau­dra qua­torze.
• A la fin de 1950, il de­vient sur­réa­liste, as­ser­vi en­core par l’ob­jet jus­qu’en 1955.
• De 1956 à 1957, il tra­verse une pé­riode construc­tive, puis connaît un vide jus­qu’à la mort de son père en 1959.
• En 1962, après des es­sais di­vers, il inau­gure une pé­riode ba­roque d’es­prit sur­réa­liste et rem­porte, de­vant 86 par­ti­ci­pants, le pre­mier prix d’un concours na­tio­nal pour l’a­mé­na­ge­ment et la dé­co­ra­tion de la place si­tuée de­vant les bâ­ti­ments ad­mi­nis­tra­tifs Co­op, à Wan­gen, près d’Ol­ten ; il s’a­donne dès lors li­bre­ment à la pein­ture et à la sculp­ture en fer sou­dé.
• En 1965, il illustre deux ou­vrages pa­rus à Mou­tier : Feu pour Feu, d’A­lexandre Voi­sard (li­no­gra­vures), et Ex­plo­ra­tions, de We­ber-Per­ret (des­sins).
• En 1966, bé­né­fi­ciant d’une bourse de tra­vail libre du Gou­ver­ne­ment ca­na­dien, il sé­journe six mois au Ca­na­da et aux États-Unis.
• En 1969, il ob­tient le pre­mier prix d’un concours de sculp­ture ou­vert pour la dé­co­ra­tion de l’École pro­fes­sion­nelle de De­lé­mont. Il exé­cute en outre une sculp­ture en fer pour l’École nor­male de Por­ren­truy, main­te­nant Ins­ti­tut pé­da­go­gique, com­man­dée par l’État de Berne.
• La Té­lé­vi­sion lui com­mande un groupe de quatre pein­tures pour son bâ­ti­ment de Ge­nève en 1974.
• En 1978, il réa­lise une pein­ture mu­rale pour le Ly­cée can­to­nal de Por­ren­truy.
• En juillet 1980, il fait par­tie des sept membres fon­da­teurs de la sec­tion Ju­ra de la So­cié­té des peintres, sculp­teurs et ar­chi­tectes suisses. Il dé­mis­sionne dé­but 1986.
• En 1988, il réa­lise un po­lyp­tyque pour la cha­pelle du Col­lège St-Charles à Por­ren­truy.
• Il est membre de l’Ins­ti­tut ju­ras­sien des sciences, des lettres et des arts.
• Il meurt à Bres­sau­court en 2003.