Ca­thé­drale de Bourges. Le pro­prié­taire insensé

Pier­lui­gi da Pa­les­tri­na (~1525-1594), Je­su, Rex ad­mi­ra­bi­lis
The Mon­te­ver­di Choir, dir. John Eliot Gardiner 

Le pro­prié­taire in­sen­sé, dé­but du XIIIe s.
Ca­thé­drale Saint-Étienne, Bourges 

Lc 12, 13-21
13 En ce temps-là, du mi­lieu de la foule, quelqu’un de­man­da à Jé­sus : « Maître, dis à mon frère de par­ta­ger avec moi notre hé­ri­tage. » 14 Jé­sus lui ré­pon­dit : « Homme, qui donc m’a éta­bli pour être votre juge ou l’arbitre de vos par­tages ?» 15 Puis, s’adressant à tous : « Gar­dez-vous bien de toute avi­di­té, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dé­pend pas de ce qu’il pos­sède. » 16 Et il leur dit cette pa­ra­bole : « Il y avait un homme riche, dont le do­maine avait bien rap­por­té. 17 Il se de­man­dait : ‘Que vais-je faire ? Car je n’ai pas de place pour mettre ma ré­colte.’ 18 Puis il se dit : ‘Voi­ci ce que je vais faire : je vais dé­mo­lir mes gre­niers, j’en construi­rai de plus grands et j’y met­trai tout mon blé et tous mes biens. 19 Alors je me di­rai à moi-même : Te voi­là donc avec de nom­breux biens à ta dis­po­si­tion, pour de nom­breuses an­nées. Re­pose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’ 20 Mais Dieu lui dit : ‘Tu es fou : cette nuit même, on va te re­de­man­der ta vie. Et ce que tu au­ras ac­cu­mu­lé, qui l’aura ?’ 21 Voi­là ce qui ar­rive à ce­lui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »

Le pro­prié­taire in­sen­sé, voyant son abon­dante ré­colte, donne l’ordre de construire des gre­niers pour sto­cker sa nou­velle richesse.

Au centre, la construc­tion du gre­nier à blé : des ma­çons et un ar­chi­tecte. Il est bon de se sou­ve­nir que le vi­trail a été of­fert par les ma­çons de Bourges.

« Cette nuit même, on va te re­de­man­der ta vie. Et ce que tu au­ras ac­cu­mu­lé, qui l’aura ?» Jé­sus pose di­rec­te­ment la ques­tion du rap­port aux ri­chesses et, de ma­nière gé­né­rale, à tous les biens de la créa­tion. Toute pré­vi­sion n’est pas mau­vaise dès lors qu’elle n’est pas avi­di­té et égoïsme, mais ges­tion pru­dente en vue du bien commun.

Je­su, Rex ad­mi­ra­bi­lis
Et trium­pha­tor no­bi­lis
Dul­ce­do inef­fa­bi­lis
To­tus desiderabilis.

Mane no­bis­cum Do­mine
Et nos illus­tra lu­mine
Pul­sa men­tis ca­li­gine
Mun­dum reple dul­ce­dine.
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Jé­sus roi ad­mi­rable
et noble triom­pha­teur,
dou­ceur inef­fable,
en­tiè­re­ment désirable,

reste avec nous Sei­gneur.
Éclaire-nous de ta lu­mière.
L’obs­cu­ri­té de notre es­prit une fois chas­sée,
rem­plis le monde de douceur.