Victimae paschali laudes
Schola de la cathédrale de Fribourg / CH

Giotto di Bondone (1266-1337)
Noli me tangere (Ne me retiens pas !) (1303-1306)
Église de l’Arena, Padoue
Marie-Madeleine identifie le Christ le matin de Pâques devant le tombeau ouvert. Elle essaie de parler à son Seigneur et de le toucher. Il refuse : « Ne me retiens pas. » (Jn 20, 17)
Giotto dépeint le statut intermédiaire du Christ - plus de ce monde, mais pas encore dans le nouveau — par un maintien hésitant, presque un contrapposto 1 maniériste, sa position à l’extrémité du cadre comme près à sortir, et la coloration blanche de son corps et de ses vêtements. Le contraste avec Marie-Madeleine et les soldats endormis intensifie cette impression.

Giotto di Bondone (1266-1337)
Noli me tangere (Ne me retiens pas !) (1320)
Église inférieure, chapelle sainte Marie-Madeleine, Assise
Le Christ, les anges, les rochers, la mandorle, les rayons solaires, tout est repris de la tradition orientale, mais le peintre fait de Marie Madeleine une femme en deuil, toute tendue, voire déséquilibrée vers son Seigneur qui s ‘écarte sans la regarder. La relation est vraie adoration du Christ reconnu comme Dieu.
Le fait de placer Marie Madeleine à gauche lui donne l’initiative.
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1 Le contrapposto ou hanchement désigne dans les arts visuels une attitude du corps humain où l’une des deux jambes porte le poids du corps, l’autre étant laissée libre et légèrement fléchie.
Victimae paschali laudes
immolent Christiani.
Agnus redemit oves.
Christus innocens Patri
reconciliavit peccatores.
Mors et vita duello
conflixere mirando :
dux vitae mortuus,
regnat vivus.
Dic nobis Maria,
quid vidisti in via ?
Sepulcrum Christi viventis
et gloriam vidi resurgentis ;
Angelicos testes,
sudarium, et vestes.
Surrexit Christus spes mea :
praecedet suos in Galilaeam.
Scimus Christum surrexisse
a mortuis vere :
tu nobis, victor Rex,
miserere.
Amen. Alleluia.
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À la victime pascale,
chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L’Agneau a racheté les brebis ;
le Christ innocent a réconcilié
l’homme pécheur avec le Père.
La mort et la vie s’affrontèrent
en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut.
Vivant, il règne.
Dis-nous, Marie Madeleine,
qu’as-tu vu en chemin ?
J’ai vu le sépulcre du Christ vivant,
j’ai vu la gloire du Ressuscité.
J’ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance, est ressuscité !
Il vous précédera en Galilée.
Nous le savons : le Christ
est vraiment ressuscité des morts.
Roi victorieux,
prends-nous tous en pitié !
Amen. Alleluia.