F. de Goya. La fa­mille de Don Luis de Borbón

Lui­gi Boc­che­ri­ni (1743-1805), Mi­nuet­to, Quin­tet en ré ma­jeur op. 11, no 5 (G 275)
Franz Liszt Cham­ber Or­ches­tra, Vien­na Mo­zart En­semble, dir. Ja­nos Rol 

Fran­cis­co Jo­sé de Goya y Lu­cientes (1746-1828)
La fa­mille de Don Luis de Borbón (1784)
Fon­da­tion Ma­gna­ni-Roc­ca, Ma­mia­no (près de Parme) 

Luis de Borbón, né à Ma­drid le 25 juillet 1727 et mort à Are­nas de San Pe­dro le 7 août 1785, est un prince es­pa­gnol de la mai­son de Bour­bon. Il a été suc­ces­si­ve­ment in­fant d’Espagne, car­di­nal-prêtre de San­ta Ma­ria del­laS­ca­la, ar­che­vêque de To­lède et pri­mat des Es­pagnes puis en­fin ar­che­vêque de Sé­ville. Louis est le fils de Phi­lippe V d’Es­pagne et de sa deuxième épouse Éli­sa­beth Far­nèse. À la mort de son père, il re­nonce à l’état ec­clé­sias­tique et de­vient comte de Chinchón.

Luis de Borbón n’avait pas l’ambition du pou­voir. Il ai­mait les arts, la bo­ta­nique. En 1783, il de­mande à Goya de le re­pré­sen­ter avec sa fa­mille de la ma­nière la plus au­then­tique. Don Luis fait ve­nir au­près de lui sa femme, ses en­fants, les cour­ti­sans, les ser­vantes, la nour­rice de sa fille ca­dette Ma­ria Jo­se­fa, et d’autres per­son­nages à son ser­vice. Le mo­ment choi­si est la fin du jour.

De Ma­ria Te­re­sa Val­la­bri­ga, la femme de Don Luis, émane une lu­mière qui se ré­pand sur tous les per­son­nages. Der­rière elle, son coif­feur dé­fait ses longs che­veux. A sa gauche, des femmes de chambre ap­portent le bon­net de nuit et un écrin à bijoux.

Don Luis est as­sis, fa­ti­gué, hé­bé­té, le re­gard fixe de­vant la bou­gie. Il joue au ta­rots. Sa main en sus­pen­sion ex­prime l’attente, peut être de sa mort im­mi­nente. Le dé­ta­che­ment de la vie se lit sur son visage.

Der­rière lui, de pro­fil son fils de six ans Luis Ma­ria de Borbón y Val­la­bri­ga à la longue che­ve­lure. Il semble triste. Juste der­rière lui, sa soeur Ma­ria Te­re­sa, joyeuse. Elle re­garde Goya peindre.

La par­tie droite du ta­bleau est oc­cu­pée par plu­sieurs gen­tils­hommes et une nour­rice avec dans ses bras María Lui­sa, la plus jeune fille de l’infant.

Un per­son­nage semble contem­pler la scène avec sé­rieux. Se­lon cer­tains, il s’agirait du cé­lèbre vio­lo­niste Lui­gi Boc­che­ri­ni, se­lon d’autres sources ce se­rait le fils aî­né de Luis de Borbón.

Cette pein­ture est un hom­mage à la beau­té de la femme de Don Luis de Borbón.

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