Franz Schubert (1797-1828), Rosamunde, Entr’acte no 3
Berliner Philharmoniker, dir. Claudio Abado (2009)

Francisco José de Goya y Lucientes (1746-1828)
Carlos IV de España con su familia (1800)
Le Prado, Madrid
Le peintre du dévoilement
La plupart des peintres du XVIIIe siècle sont totalement à genoux devant les pouvoirs. Il y a peu de génie en eux.
Francisco Goya nous dit combien l’art est rare. Il vient dénoncer le mensonge. Il est un peintre du dévoilement de l’être et des situations profondes : un peintre de l’invisible.
Lorsqu’il peint la famille royale d’Espagne, celle de Carlos IV, c’est une dérision insupportable. Nous pouvons nous demander comment cette famille a pu réagir devant un tel portrait. La stupidité existerait-elle au point de ne pas se percevoir dans un tableau ? Les physionomies sont terribles : méchantes, stupides, timorées ou franchement intrigantes. La cour des Miracles.

C’est la reine qui, dominant les autres, occupe le centre lumineux du tableau – centre marqué par une diagonale au bout de laquelle le roi paraît placé en avant. Mais pauvre roi, en titre pourtant : le visage rougeaud, le regard hagard et la posture très flegmatique.
Sur l’œuvre originale, la peinture passablement criarde des costumes détourne quelque peu l’attention de l’idée d’un décor majestueux. Et encore tant de choses à découvrir !