Georges de La Tour. Jo­seph charpentier

Moines de l’Ab­baye Notre-Dame, Ga­na­go­bie (Pro­vence)

Georges de La Tour (1593-1615)
Saint Jo­seph char­pen­tier (~1642)
Mu­sée du Louvre, Paris 

Un ta­bleau plus grave qu’il n’y pa­raît
> Sé­bas­tien Moi­san

Cha­cun des per­son­nages semble plon­gé dans ses pen­sées, l’enfant re­garde droit de­vant lui et Jo­seph a l’air in­quiet. La poutre qui est en train d’être tra­vaillée est une pré­fi­gu­ra­tion de la croix qui va ser­vir à la cru­ci­fixion de Jésus.

Le ta­bleau évoque donc la fu­ture mort de Jé­sus, pour­tant re­pré­sen­té si jeune. Jo­seph semble dé­jà sa­voir ce qui at­tend Jé­sus, c’est ce qui donne une telle gra­vi­té à la scène.

Que les chœurs cé­lestes cé­lèbrent ta gloire, ô Jo­seph !
Que les chants de tous les chré­tiens fassent ré­son­ner tes louanges !
Glo­rieux dé­jà par tes mé­rites, tu es uni
par une al­liance par­ti­cu­lière à l’auguste Vierge.

Lorsque, en proie au doute et à l’anxiété,
tu t’étonnes de l’état où se trouve ton épouse,
un Ange vient t’apprendre que l’enfant qu’elle a conçu,
l’a été par l’opération de l’Esprit-Saint.

Le Sei­gneur est né, tu le presses dans tes bras ;
tu fuis avec lui vers les plages loin­taines d’Égypte ;
tu le cherches à Jé­ru­sa­lem où tu l’as per­du, et tu le re­trouves :
ain­si tes joies sont mê­lées de larmes.

D’autres sont glo­ri­fiés après une sainte mort,
ceux qui ont mé­ri­té là palme sont re­çus au sein de la gloire ;
mais toi, par une ad­mi­rable des­ti­née, égal aux saints, plus heu­reux même,
tu jouis dès cette vie de la pré­sence de Dieu.

Tri­ni­té sou­ve­raine, exau­cez nos prières, don­nez-nous le par­don ;
que les mé­rites de Jo­seph nous aident à mon­ter dans les cieux,
pour qu’il nous soit en­fin don­né de chan­ter à ja­mais
le can­tique de la re­con­nais­sance et de la fé­li­ci­té. Amen.

Clé­ment X, Pape de 1670 à 1676