Grégorien, Ubi caritas est vera
Monastère Santo Domingo, Silos

Jésus et la samaritaine, VIe s.
Basilique St-Apollinaire-Le-Neuf, Ravenne
Jn 4, 3-15
3 Dès lors, Jésus quitta la Judée pour retourner en Galilée.
4 Or, il lui fallait traverser la Samarie.
5 Il arrive donc à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph.
6 Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi.
7 Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire.«
8 – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions.
9 La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ?» – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains.
10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive.«
11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ?
12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ?«
13 Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ;
14 mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle.«
15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser.«
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Dans la première moitié du VIe siècle, dans la basilique St-Apollinaire-Le-Neuf à Ravenne, la samaritaine, coiffée comme une matrone et vêtue d’une longue dalmatique rayée aux vives couleurs, tient des deux mains la corde retenant un seau plein. Le puits coupe le panneau de mosaïque en deux : à droite, assis sur un rocher, le Christ, vêtu d’une tunique de pourpre violette décorée de bandes dorées et d’un pallium de même couleur, la tête auréolée d’un nimbe crucifère, fait le geste de la parole en direction de la femme et regarde le spectateur ; derrière lui est un apôtre. L’eau vive qu’il promet ruisselle du seau de la femme.