Pierluigi da Palestrina (1525-1594), Sicut cervus
Chœur de la cathédrale de Westminster, dir. Martin Baker

Auguste Rodin (1840-1917)
Buste de saint Jean-Baptiste (1880)
Musée Rodin, Paris
Avant l’exposition du grand modèle du Saint Jean Baptiste, Rodin travailla un plâtre patiné du buste qui fut ensuite fondu en bronze et argenté. Celui-ci met en valeur l’impression de force qui émane du visage du personnage. Les muscles du cou sont saillants, la chevelure et la barbe fournies, les cheveux plaqués révèlent la forme du crâne.
Ce buste, qui fut exposé à Gand l’année suivante, continua à susciter l’intérêt du sculpteur et du public puisque Rodin en fit faire un second exemplaire et que la presse en publia plusieurs gravures.

Saint Jean-Baptiste (1878)
Musée d’Orsay, Paris
L’idée du Saint Jean-Baptiste est née dans l’esprit de Rodin lors de sa rencontre avec un paysan italien, venu poser en tant que modèle à l’atelier : « En le voyant, je fus saisi d’admiration ; cet homme fruste, hirsute, exprimait dans son allure, dans ses traits, dans sa force physique, toute la violence, mais aussi tout le caractère mystique de sa race. Je pensai immédiatement à un saint Jean-Baptiste, c’est-à-dire à un homme de la nature, un illuminé, un croyant, un précurseur venu pour annoncer un plus grand que lui. »
Dépourvu de ses attributs habituels, la croix et le phylactère, qui permettent de le reconnaître, le saint apparaît dans sa plus simple expression. Seul le geste de la main droite levée suspendue dans l’espace et le visage émacié décrivent l’ascète prêchant dans le désert. Rodin supprime ce qui lui semble superflu et ce qui donne à l’œuvre un sens trop évident. Seule comptent la figure et une attention nouvelle accordée à la gestuelle du sujet. Avec la suppression des attributs religieux, l’image du saint s’éclipse au profit de celle de l’homme. Ce travail d’épuration du motif se poursuit avec L’Homme qui marche (1900), figure inspirée du Saint Jean-Baptiste, cette fois dépourvue de tête et de bras.

L’Homme qui marche (1900)
Musée d’Orsay, Paris
Psaume 41, 2
Sicut cervus desiderat ad fontes aquarum,
ita desiderat anima mea ad te, Deus.
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Comme un cerf altéré cherche l’eau vive,
ainsi mon âme te cherche toi, mon Dieu.