St Cé­saire d’Arles. Dieu et la charité

Buste-re­li­quaire de saint Cé­saire, dé­tail, XIIe s.
Ab­ba­tiale, Maurs 

Si tu as la cha­ri­té, tu as Dieu ; et si tu as Dieu, que ne pos­sèdes-tu pas ? Le riche, s’il n’a pas la cha­ri­té, que pos­sède-t-il ? Le pauvre, s’il a la cha­ri­té, que ne pos­sède-t-il pas ? On croit peut-être qu’il est riche, ce­lui dont le coffre est plein d’or, et qu’il n’est pas riche, ce­lui dont la conscience est pleine de Dieu. Non, ce­lui-là seul se voit vrai­ment riche en qui Dieu daigne ha­bi­ter. Que pour­ras-tu en ef­fet igno­rer des Écri­tures, si c’est la cha­ri­té, c’est-à-dire Dieu, qui a pris pos­ses­sion de toi-même ? Quelles bonnes œuvres ne pour­ras-tu ac­com­plir, si tu portes en ton cœur la source des bonnes œuvres ? Quel ad­ver­saire craindre, si tu as en toi Dieu lui-même comme roi ? Re­te­nez donc bien et gar­dez le doux et sa­lu­taire lien de la cha­ri­té. Mais, avant toutes choses, gar­dez la cha­ri­té vraie, non celle que l’on pro­met seule­ment en pa­roles sans la conser­ver dans son cœur, mais celle qui s’exprime par notre bouche tout en étant sans cesse pré­sente à notre cœur. Dans la cha­ri­té, il n’y a ja­mais rien de mal, in­ver­se­ment dans la cu­pi­di­té on n’a ja­mais rien trou­vé de bon.

Cé­saire d’Arles (~470 - 542), Ser­mon XXII, Cor­pus Chris­tia­no­rum CIII
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