Vincent van Gogh. Champ de blé avec un faucheur

Na­dia Bou­lan­ger (1887-1979), Pièces pour vio­lon­celle et pia­no
Ro­land Pi­doux, vio­lon­celle, Emile Naou­moff, piano 

Vincent van Gogh (1853-1890)
Champ de blé der­rière l’­hos­pice Saint-Paul avec un fau­cheur (1889)
Mu­sée de Saint-Rémy-de-Provence 

« Je t’écris cette lettre peu à peu dans des in­ter­valles quand je suis las de peindre. Le tra­vail va as­sez bien. Je lutte avec une toile com­men­cée quelques jours avant mon in­dis­po­si­tion. Un fau­cheur, l’étude est toute jaune, ter­ri­ble­ment em­pâ­tée mais le mo­tif était beau et simple. J’y vis alors dans ce fau­cheur – vague fi­gure qui lutte comme un diable en pleine cha­leur pour ve­nir à bout de sa be­sogne – j’y vis alors l’image de la mort, dans ce sens que l’humanité se­rait le blé qu’on fauche. C’est donc si tu veux l’opposition de ce se­meur que j’avais es­sayé au­pa­ra­vant. Mais dans cette mort rien de triste, ce­la se passe en pleine lu­mière avec un so­leil qui inonde tout d’une lu­mière d’or fin… Je croi­rais presque que j’ai une nou­velle pé­riode de clair de­vant moi… C’est une image de la mort telle que nous en parle le grand livre de la na­ture, mais ce que j´ai cher­ché c’est le presque en souriant. »

Vincent van Gogh, Lettres à son frère Théo, sep­tembre 1889